Tous résilients face aux risques ! - Quels sont les risques dans les Yvelines ? et quelles sont les consignes en cas d'alerte ?

Depuis l'année dernière, le 13 octobre est la date qui a été retenue pour organiser la journée nationale de la résilience face aux risques.

Cette date n’a pas été choisie au hasard puisqu’il s’agit de celle désignée par l'Assemblée générale des Nations Unies depuis 2009 comme « Journée internationale pour la réduction des risques de catastrophe ». L'objectif affiché par le Ministère de la Transition Écologique et le Ministère de l’Intérieur est de générer autour de cette journée, un élan national pour sensibiliser, informer et acculturer les publics aux mesures qui permettent de réduire leur risque en cas de catastrophe naturelle ou technologique.

L’équipe du SPI Vallée de Seine s’associe à l’effort collectif autour de cet évènement et vous propose pour cette 2e édition de refaire un point sur les risques présents dans les Yvelines, de rappeler les sources d’information disponibles, ainsi que les bons réflexes à adopter en cas d’évènement majeur.

En guise de préambule, il est important de rappeler que l’information et la sensibilisation aux risques comptent parmi les missions principales portées par le SPI Vallée de Seine depuis sa création en 1993, et font partie à ce titre de sa raison d’être.
Cet article s’inscrit donc dans une démarche globale menée par le SPI Vallée de Seine sur son territoire depuis près de 30 ans en s’appuyant sur différents formats croisés : réunions de commissions, ateliers, publications, lettres d’actualités, études… Les actions sont trop nombreuses pour être listées de manière exhaustive, mais nous pouvons citer pour exemples :

• la réunion de la Commission Risques de juin 2021 sur les plans d’urgence,
• l’atelier de 2019 sur la question du retour à la normale après l’inondation,
• le partage du retour d’expérience sur les exercices menés pour tester les plans d’urgence (Lettres du SPI n°28 et 72),
• la création en 2015 de "Risk’investigation", un module ludo-pédagogique de sensibilisation des scolaires aux risques majeurs naturels et technologiques, en collaboration avec l’Institut des formateurs en risques majeurs (IFFORME) et les villes de Beynes et des Mureaux,

Pourquoi s’informer et se former aux risques ?

Même si les politiques publiques, les mesures de prévention et les outils d’information et de gestion se sont beaucoup développées ces dernières années, le risque zéro n’existe pas.

Accidents industriels à Bergerac, Laudun-l’Ardoise ou Molsheim, inondations du Gard, feux de forêt dans toute la France, tempêtes en Corse,… l'actualité ne cesse de nous rappeler notre vulnérabilité face aux risques, qu'ils soient naturels ou technologiques.
Prendre conscience des risques auxquels nous sommes exposés, se préparer à la survenue d’une catastrophe en connaissant le signal d’alerte et les consignes de sécurité : tout ceci peut permettre à chacun d’être mieux protégé et plus résilient.

Petit rappel sur les obligations en matière d’information préventive

L’information préventive des citoyens est un droit inscrit dans le Code de l’environnement (art. L125-2) qui concerne les communes :

• dotées d'un Plan Particulier d'Intervention (PPI),
• dotées d'un Plan de Prévention des Risques (PPR),
• situées dans des zones à risque sismique, volcanique, cyclonique ou de feux de forêts,
• désignées par arrêté préfectoral en raison de leur exposition à un risque majeur particulier.

La responsabilité de l’information préventive est partagée entre :

• d’une part, l’État qui produit notamment le Dossier Départemental sur les Risques Majeurs (DDRM) ;
• et d’autre part, les communes avec le Dossier d’Information Communal sur les Risques Majeurs (DICRIM).

De nombreuses autres mesures sont mises en œuvre de manière complémentaire pour diffuser l’information et éprouver les dispositifs qui en découlent, comme l’affichage des risques et des consignes par le Maire, l’Information des Acquéreurs et Locataires (IAL) ou encore les exercices de sécurité civile organisés par les services de l’État.

Quels risques dans les Yvelines ?

Le Dossier Départemental sur les Risques Majeurs (DDRM) « recense les risques connus ou prévisibles. Il donne pour chacun des risques identifiés, une définition générale, la nature et l'historique de ses manifestations dans le département ainsi que les mesures de prévention spécifiques ».

En résumé, le DDRM indique que le département des Yvelines est concerné par :

Des risques naturels :

• le risque inondation qui « représente le risque naturel le plus récurrent dans le département » et dont les derniers épisodes remontent à 2016 et 2018,
• le risque de mouvement de terrain qui se traduit ponctuellement par des effondrements, des fontis, des glissements de terrain ou encore des affaissements. Ces évènements sont en partie liés à la dégradation des anciennes carrières et exploitations souterraines. En période de sécheresse (comme ce fut le cas cet été), ils peuvent également trouver leur origine dans le retrait-gonflement des argiles,
• le risque de tempêtes comme celle de 1999 restée dans toutes les mémoires, ou plus récemment avec la tempête de février 2010,

Des risques technologiques :

• le risque industriel avec environ 2 000 installations soumises à déclaration, 68 établissements soumis à enregistrement et 170 établissements soumis à autorisation (dont 12 sites classés « Seveso »),
• le risque de transport de matières dangereuses (TMD) qu’il s’agisse de voie routière, ferroviaire, fluviale ou encore de canalisations. C’est d’ailleurs à ce dernier mode de transport que l’on doit le dernier évènement majeur sur le territoire yvelinois avec la rupture du pipeline d’Île-de-France (PLIF) en février 2019.

Le DDRM des Yvelines traite également d’autres risques majeurs particuliers comme le risque de grand froid ou de canicule, les risques liés aux « engins résiduels de guerre » ou encore, les risques sanitaires.

Où trouver l’information ?

Il existe plusieurs sources d’information pour se renseigner
sur les risques auxquels on est exposé :

• le DDRM, précédemment évoqué, est consultable sur le site internet de la préfecture2. Il contient par ailleurs un « tableau des communes soumises aux risques » mis à jour en 2021 (p.21).
• le Document d'Information Communal sur les Risques Majeurs (DICRIM), prévu par l'article R. 125-11 du Code de l'environnement. Ce document réalisé par le maire sur la base des informations transmises par le Préfet, « informe les habitants de la commune des risques majeurs, naturels ou technologiques existants, et des mesures de prévention, de protection et de sauvegarde mises en oeuvre face à ces risques sur la commune ».
• Géorisques, le site national d’information de référence des services de l’État sur les risques naturels ou technologiques. Ce site permet à chacun d’indiquer son adresse, pour connaître les risques près de chez soi ou de consulter les réglementations spécifiques applicables. Une cartographie dynamique permet aussi de visualiser les données produites par les services de l’État et les établissements publics.

L’alerte

En cas d’évènement majeur, deux dispositifs d’alerte complémentaires sont utilisés :

• les sirènes d'alerte raccordées au Système d'Alerte et d'Information des
  Populations (SAIP).
  En général, des essais sont effectués tous les premiers mercredis du mois à midi. Elles se caractérisent par un son modulé au déclenchement et un son continu à la fin de l’alerte,

• FR-alert, le nouveau dispositif d'alerte et d'information des populations, opérationnel depuis juin 2022. Il permet d'envoyer des notifications sur le téléphone mobile des personnes présentes dans une zone confrontée à un grave danger afin de les informer sur la nature du risque, sa localisation et sur les comportements à adopter pour se protéger.

Rappel des consignes en cas d'alerte

D’une manière générale, il est recommandé de :

• se mettre à l’abri
• ne pas téléphoner, sauf besoin d’intervention, pour ne pas
  encombrer les lignes
• ne pas chercher ses enfants à l’école pour ne pas les
  mettre en danger
• et de suivre les instructions des services compétents via la radio ou les réseaux sociaux du gouvernement (compte Twitter de la préfecture @Préfet78)

Les consignes à observer peuvent être très différentes en fonction de la nature du risque (naturel, technologique…) et des circonstances particulières de l’évènement.

En conclusion, rappelons qu’en matière d’information et de prévention des risques, chacun est acteur de sa sécurité. Industriels, collectivités, services de l’État, associations, particuliers… nous sommes tous concernés. Alors informons-nous et préparons-nous !